VuLe flambeau m’a fui
Le feu m’a fondue quand le bois m’a brûlée
L’oiseau m’a piqué de son bec avec de la cruauté dans le regard
Le renard a mordu mon ombre
La peau m’a trompée m’a tordue au bord du gouffre
Que veux tu me dire que tu n’oses pas ?
Je t’aime avec l’enfant qui flotte en moi
Je t’aime avec ma fureur et tous ses tremblements
Je t’aime avec les mains lourdes de sens
et de senteurs
avec ma peur de mal faire de ne plus savoir comment effleurer
Comment doit-on s’y prendre pour se défier ?
Où flotte le peu l’insuffisant l’insalubre ?
Où puis-je ne pas trouver l’insupportable vérité ?
Sur quel bouton reset où reloader ?
Je t’aime avec mon téléphone qui clignote et s’éteint qui ne dit rien de plus qui ne géo-localise aucune logique ni aucune réponse
Je t’aime avec tous mes écrans fluides et non genrés
je t’aime queer quidam d’un amour maquisard (qui l’eût cru)
Je t’aime comme je te parle avec une langue insuffisante qui ne fouille pas assez qui rechigne à entrer dans les trous du monde
Où ai-je mis mes caresses où mes traces désertées ?
Je t’aime avec et je t’aime plus encore sans
Perle Vallens
« Où ai-je mis mes caresse ? » C’est fort, ça. peut-être plus que la cruauté, la morsure, la torsion. Où ai-je mis mes caresses ? …
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