poésie

Au bord

francesca woodman au miroir
Francesca Woodman

Tu m’as laissée sur le bord du chemin,
déroutée.
Je ne vois plus les bordures,
seulement le béton froid mangé d’herbes.
Je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, froid aussi. Et rouge. Et qui coule.
Ca sort en eaux par les yeux, la bouche, le sexe. Voies de garage. Closes sauf pour la coulée, aucun barrage. Nulle barricade pour les paysages pornographiques qui défilent à perte de raison.
L’air est vicié, il a perdu sa clarté. Je respire encore dans ton sillage, avec toute la peine du monde.
Je me perds au bord de mon visage. Le teint est brouillé. La vue aussi. Je ne vois plus les bordures de ma vie.
Les eaux ont tout recouvert, et le brouillard comme une neige invisible.
Immobiles comme le temps.
©Perle Vallens

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